Elisabeth Guigou a pour la dictature syrienne les yeux de Chimène mais condamne sans nuance ce qu’elle appelle la « colonisation » israélienne qui serait selon elle le seul obstacle à la paix...elle se prononce donc en faveur de la campagne de BDS, illégale en France, tout en protégeant Stpéhane Hessel, l’un de ses chantres...

 

http://www.dailymotion.com/video/xglx0o_news

 

Le sens « politique » d’une campagne illégale....

 

Elisabeth Guigou justifie la campagne de BDS, illégale en France, en ces termes : « le boycott des produits des territoires occupés a un sens politique...par rapport à une situation politique qui doit absolument changer... » Elle poursuit dans une interview réalisée par Mediapart pour expliquer que « le préalable à la paix est de se retirer des territoires occupés.... la communauté mondiale, internationale reconnaît que la condition préalable et indispensable à la paix est le retrait des territoires occupés » et que « non seulement il n’y a pas retrait des territoires occupés mais poursuite de la colonisation. » Ce dont elle rend responsables «  la politique du gouvernement, des gouvernements israéliens. »

Une femme politique de ce niveau et dont ne peut croire qu’elle serait naïve à ce point, ne peut pas ignorer qu’un retour aux lignes de 1967 sans aucune négociation ni accord entre les deux parties, ce qu’elle semble revendiquer, déboucherait sur la guerre et non pas la paix qu’elle prétend vouloir pour la région....

 

 

 

Angélisme et crimes de guerre

Elle reconnaît qu’il « y a dans ce collectif différentes expressions, c’est vrai », mais, prudente, bien que donnant dans un angélisme d’autant plus étonnant qu’elle est députée P.S. dans le 93 et donc censée connaître les réalités du terrain, elle estime que « ce n’est pas du tout lié à une discrimination religieuse ou raciale. » Angélisme encore ou prudence de bon aloi, quand elle dit « il ne faut pas que ce blocage politique induise de l’antisémitisme. »

Celle-ci en remet cependant une bonne couche en parlant du Rapport Goldstone et « de crimes de guerre différents d’actes de guerre... » La Bande de Gaza avec son gouvernement « de facto » palestinien serait-elle donc « occupée » selon elle ?

Un ancien Garde des Sceaux demande à un ministre de la Justice en poste de bafouer la loi...

Elisabeth Guigou nous apprend ensuite qu’elle a accompagné Stéphane Hessel, chez le Garde des Sceaux actuel qui lui aurait promis qu’il n’y aurait pas de poursuites contre ce chantres d’actes illégaux en France et qui n’hésite pas à se rendre chez le Hamas lorsque le ministère des Affaires français l’envoie dans le centre culturel français de Gaza. Et, ce n’est pas un rameau d’olivier que ce personnage a apporté avec lui, sans se soucier du fait qu’un jeune otage franco-israélien croupit depuis plus de quatre ans à deux pas du lieu où le Hamas lui a sans doute servi des douceurs.

On en reste stupéfait : ainsi un ministre de la Justice aurait, de son propre aveu, demandé à un ministre en poste d’ignorer et donc de bafouer la loi et celui-ci aurait obtempéré !

Une Syrie si recommandable pour Elisabeth Guigou...

Cette prise de position scandaleuse d’un ancien Garde des Sceaux n’étonnera guère ceux qui ont lu attentivement son rapport parlementaire sur la Syrie, qui a eu d’ailleurs l’aval du Président de la République qui a entendu ses recommandations en dépêchant un ambassadeur sur place. Ambassadeur chargé par la France du volet israélo-syrien du processus de paix.

On y lisait, entre autres, à quel point elle avait été « honorée » d’avoir été invitée à déjeuner par l’épouse du dictateur de Damas. ( sic )..Elle estimait, par ailleurs, que si les Israéliens voulaient garder le Golan c’est pour pouvoir continuer à utiliser les pistes de ski en hiver...

Quant aux disparus divers en Syrie, certes, cela la gênait un peu mais, finalement, pas plus que ça...Donc, que les droits de l’homme ou la liberté d’expression soient bafoués en Syrie, que Freedom House note que des opposants sont torturés, que la délation est encouragée, cela ne suscite guère chez elle les condamnations que s’imposent......

 

LA SALE GUERRE ENTRE PALESTINIENS

 

Par Khaled Abou Toameh, journaliste palestinien

The Hudson Institute – 13/04/10

Traduit par Albert Soued,  

Si Israël ne servait pas de tampon entre Gaza et la Cisjordanie, le Hamas et le Fatah se seraient entretués par bombes-suicide et missiles. Et probablement chaque partie serait en train de précipiter des 15ème & 16ème étages de grands immeubles les partisans de l'autre partie, si Israël n'avait pas aidé les membres du Fatah et leurs familles à s'enfuir de Gaza, lors de l'été 2007.

Ce n'est pas un conflit qui apportera la démocratie et une bonne administration aux Palestiniens, car il s'agit d'une lutte de pouvoir, à qui s'emparera des prérogatives et de l'argent reçu de l'étranger. De plus, ce n'est pas une lutte entre "les bons et les mauvais gars", mais une lutte "entre mauvais gars".

Les dirigeants du Fatah haïssent ceux du Hamas à un point tel qu'ils sont même prêts à s'allier avec l'"ennemi" Israël, pour atteindre leur but, renverser le régime du Hamas.

Lors de la dernière intervention israélienne "Plomb durci" dans la bande de Gaza, l'an dernier, les officiels du Fatah ont communiqué à Israël des informations utiles qui lui a permis d'éliminer nombre d'opérationnels du Hamas.

Les Palestiniens ne doivent pas s'attendre à ce qu'un dirigeant Israélien leur offre un pays sur un plateau d'argent. Un peuple gagne sa patrie en restant uni et en installant une administration efficace et viable, des institutions sérieuses et une infrastructure solide. Et bien entendu dans une démocratie ayant une bonne économie.

 

La seule guerre qui permettrait de progresser vers la paix est celle qui mènerait les Palestiniens d'abord à s'unir. A quoi sert-il à Israël de signer un accord avec Mahmoud Abbas ou Salam Fayyad, alors que tout le monde sait que les 2 hommes n'ont aucun contrôle sur Gaza ? Et qui dit qu'Abbas ou Fayyad -- perçus par nombre de Palestiniens comme des fantoches entre les mains des Américains et des Israéliens – pourra vendre un accord de paix avec Israël aux Arabes et aux Musulmans ?

Alors que le Fatah cherche l'appui des Américains, des Européens et d'Israël pour se débarrasser du Hamas, le mouvement islamique compte sur l'Iran, la Syrie et sur le Qatar pour miner et discréditer ses rivaux de Cisjordanie.

 

La lutte pour le pouvoir a commencé aussitôt après que la Hamas soit arrivé au gouvernement en janvier 2006. Appuyé par les Etats-Unis et par certains pays européens, le Fatah --- qui n'a jamais avalé sa défaite humiliante aux élections –

avait fixé comme objectif de renverser le régime du Hamas. Au lieu de tirer les bonnes conclusions de sa défaite et de mettre en ordre ses "affaires", le Fatah a choisi de faire le maximum pour revenir au pouvoir par tous les moyens. Mais tous ses efforts pour torpiller le Hamas ont échoué, provoquant même une mini-guerre civile qui entraîna la chute de l'Autorité Palestinienne à Gaza.

Quand la guerre prit fin sans le renversement du Hamas, un grand nombre de dirigeants du Fatah ont exprimé leur déception qu'"Israël n'ait pas fini le boulot".

 

La plus grande erreur que les Occidentaux aient faite, c'est de permettre au Hamas de participer aux élections sans conditions. Ils auraient dû lui imposer 3 conditions pour sa participation: renoncer à la violence, reconnaître Israël et honorer les accords passés, signés avec cet état. La communauté internationale s'est enfin réveillée et a imposé ces conditions, mais c'était trop tard, le régime islamique avait déjà gagné dans des élections "libres et démocratiques", supervisées même par Jimmy Carter, ex- président américain.

Aujourd'hui les 2 rivaux, en guerre depuis les élections de 2006, sont déterminés à poursuivre leur combat jusqu'au dernier Palestinien.

 

La sale guerre a déjà tué 2000 Palestiniens, la plupart d'innocents civils, alors que des milliers d'autres sont blessés ou handicapés. Dans la bande de Gaza, depuis 3 ans, le Hamas a tué ou emprisonné tous les partisans loyaux du Fatah. Les organisations des droits de l'homme sont inquiètes du fait que le Hamas a annoncé qu'il exécuterait tous les collaborateurs, et la plupart sont des hommes du Fatah (1).

En Cisjordanie, des centaines de membres du Hamas et de ses partisans sont en prison, sans procès. Des dizaines d'œuvres sociales ou de charité du Hamas ont fermé leurs portes. Des milliers de fonctionnaires suspects de sympathie pour le Hamas ont été licenciés. Dans cette guerre, les deux parties utilisent des armes diverses, la guerre ne se limitant pas au terrain, mais s'étendant aux médias. Les 2 parties ont créé nombre de sites web dédiés à leur cause et à l'attaque de l'autre.

 

Il est difficile de voir comment "le processus de la paix" pourrait progresser alors que les Palestiniens sont occupés à se battre entre eux. Le fossé qui les sépare est si large qu'ils ne parviennent même pas à s'entendre sur les jours de repos hebdomadaire. La semaine dernière des centaines de milliers de Gazaouis sont restés sans lumière pendant plusieurs jours, l'Autorité Palestinienne refusant de payer la note de fuel à la compagnie qui fournit l'électricité.

 

Cette querelle est une affaire intérieure aux Palestiniens et devrait être résolue par eux et non par d'autres, qu'ils soient Saoudiens ou Américains. Les ingérences extérieures dans les affaires Palestiniennes ne peut qu'exacerber la crise.

 

Note du traducteur

(1) le figaro du 15 avril 2010 : Le Hamas exécute deux hommes accusés de collaboration avec Israël

http://soued.chez.com pour www.nuitdorient.com

Les réfugiés juifs des pays arabes

Posted by Ftouh Souhail on 5/10/2009

 

Pendant des années personne n’a parlé des juifs chassés des pays arabes où ils vivaient depuis plus de mille ans, ce sont les seuls réfugiés oubliés parce que l’expulsion des juifs a toujours été une chose normale, une espèce de sport en vogue dans les pays arabes et en Europe pendant pas moins de 20 siècles. Qui s’en préoccupe ? Ils sont juifs, alors juifs dehors ! Une des raisons qui a fait que l’expulsion et la fuite de ces Juifs n’a attiré que peu d’attention est qu’Israël ne les a jamais définis comme des réfugiés – ils ont été accueillis comme « le Rassemblement des Exilés », et ont obtenu immédiatement la citoyenneté du pays. Pourtant ces Juifs avaient vécu dans les pays d’où ils ont été contraints de quitté des siècles et des sicles avant l’arrivé de l’Islam. En Irak par exemple, la communauté juive remontait à l’exil babylonien.

L’expulsion des Juifs des pays musulmans  s’est accentuée après la guerre des 6 jours. Une civilisation de vingt siècles a disparu. Du Maroc à l’Iran en passant par l’Algérie, l’Égypte, le Liban, l’Irak et le Yémen, les Juifs du monde arabo-musulman se sont retrouvés sur les routes de l’exil. Installées pour la plupart avant l’instauration de l’islam, leurs communautés ont vu leur univers s’effondrer dans la violence ou au terme d’une pression plus sournoise. Tel fut le destin d’environ 900 000 personnes, originaires de onze pays, confrontées aux violences et au nationalisme arabe du lendemain de la Guerre de 6 jours.

C’est ainsi que 129539 Juifs d’Irak, 37395 Juifs d’Égypte, 50619 Juifs du Yémen et d’Aden, 8523 Juifs de Syrie, 4032 Juifs du Liban, 35802 Juifs de Libye, 52118 Juifs de Tunisie, 24067 Juifs d’Algérie, 266304 Juifs du Maroc trouvèrent refuge en Israël, pour la plus grande part entre 1948 et 1958 et en moindre mesure de 1970 à 1980 statistiquement établies par (WOJAC) l’Organisation Mondiale des Juifs Originaires des Pays Arabes.

Tout ce que les Juifs des pays arabes ont enduré durant des siècles jusqu’à leur départ  est inoubliable surtout de ceux qui ont été lésés et délestés de leur fortune inestimable. Dépouillés de tous leurs biens avant leurs départs, ils n’obtinrent, ni ne demandèrent même jamais le statut de réfugié, pas plus qu’ils ne reçurent la moindre compensation.

”Ces centaines de milliers de réfugiés juifs sont les témoins du “péché originel” des États-nations arabes”, estime le philosophe et universitaire français Shmuel Trigano, qui aborde la question des réfugiés juifs des pays arabes dans son excellent essai « L’ébranlement d’Israël. Philosophie de l’histoire juive » (Éditions du Seuil, 2002).

D’après cet intellectuel, la partie sépharade de la population israélienne fonde la légitimité morale et politique de l’existence de l’État juif, qu’elle incarne autant que d’autres, dans une historicité partagée avec les États arabes et dans laquelle ces derniers n’ont pas la part belle.

On comptait en 1948, 900.000 Juifs dans les pays arabes du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Une génération plus tard, en 1976, la plupart des communautés juives de ces pays avaient disparu, ne laissant rien derrière elles que quelques milliers de Juifs dispersés dans un certain nombre de villes de ces régions. La disparition d’une des plus anciennes communautés juives du monde a été provoquée, en grande partie, par l’intolérance, les discriminations, les lois vexatoires et les persécutions violentes qu’elle a dû subir. Aujourd’hui il y a à peine 5000 juifs, principalement des personnes âgées, dans l’ensemble du monde arabe.

La seule alternative pour eux et pour l’humanité était de se diriger vers Israël. Il faut être curieux pour apprendre ces choses. Mais récemment ces histoires refont surface…peut-être avons-nous une petite chance de développer une autre sensibilité ?

Qui va  Revendiquer  les droits  légitimes   des   réfugiés juifs    originaires des pays  arabes ? Qui  mènera  une campagne internationale pour examiner les violations massives des droits de l’homme dont ces derniers ont été victimes. ? Qui va dédommager les vastes pertes individuelles et communales subies par les Juifs expulsés des pays arabes. ? Qui  Mettra  en branle des programmes éducatifs et de sensibilisation pour le public sur le patrimoine spolié et les droits des réfugiés juifs natifs des pays arabes ?  Qui Publiera  les récits des familles de Juifs bannis des pays arabes.

Sans  prétendre avoir des réponses pour toutes ces questions, nous avons néanmoins pris l’initiative sur le blog Amit de participer à  l’Opération Sortir du Silence?  pour faire valoir la question des réfugiés juifs originaires des pays arabes. Ce récit des réfugiés oubliés issus de communautés parfois plus de deux fois millénaire, mais qui ne vivent en aucun aujourd’hui de l’aumône internationale, doit être introduit dans le Processus du Paix au Proche Orient.

Une campagne de témoignages auprès d’instances internationales va être mis en place pour faire connaitre ce drame et trouver des solutions adéquates dans le cadre d’un règlement définitif de la question des réfugiés. Nous invitons donc l’ensemble de participer à l’Opération Sortir du Silence. C’est très simple :

JUIFS SEPHARADES, VOUS AVEZ ETE CHASSES ET OBLIGES DE PARTIR DE CHEZ VOUS. 

AIDEZ NOUS A DEMONTRER LA REALITE DES REFUGIES JUIFS DES PAYS  ARABES

POUR CELA FAITES REMPLIR POUR CHAQUE MEMBRE DE VOTRE FAMILLE LA CARTE CI-APRES

Cette carte fera l’objet d’une campagne de témoignages auprès d’instances internationales et le poids de vos réponses,  par centaines de milliers, constituera un précieux appui pour la défense de la cause des réfugiés juifs des pays arabes.

Cliquez ici pour participer 

Avec les remerciements de Ftouh Souhail


Ftouh Souhail 5/10/20

 

 

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Les mensonges de l'AFP

 

Le terrorisme n'est pas seulement de la violence physique et meurtrière. Il peut consister aussi par le mot et par l'image à promouvoir le mensonge (propagande), à falsifier la vérité, à rendre sympathiques les bourreaux, à transformer les mauvais sujets en bons sujets, les agresseurs et leur entourage en victimes. Ce processus pervers de manipulation des esprits, à l'honneur chez les faiseurs d'opinion palestiniens, doit être dénoncé avec la plus grande énergie et les auteurs de cette dérive et de cette malhonnêteté stigmatisés. Pour entorse aux règles élémentaires de l'éthique par ceux qui produisent l'information , et pour le non - respect des droits de ceux qui sont les consommateurs de cette information .


La photo de presse et la légende qui illustre l’article ont été rendues publiques par l'AFP (Agence France-Presse), le samedi 1er novembre 2003 : 


Une femme palestinienne exprime sa colère, après que les forces de Tsahal aient fait sauter une ceinture explosive qu'elles avaient trouvée dans sa maison, détruisant le rez-de-chaussée et le premier étage du bâtiment, dans le village de Hizmeh, près de Jérusalem (AFP/Atta Hussein). 

Avant de traiter des détails de cet événement, jetons un coup d'oeil attentif à la photo de l'AFP. 

Un objectif d'angle moyen, de Nikon :


Le photographe a utilisé un objectif d'angle moyen pour donner l'impression - exagérée - d'une vaste destruction. Notez la distorsion en longueur des mains de la femme, et l'"étirement" des bâtiments, au second plan. Alors qu’un objectif grand angle peut convenir pour des photos de paysage, à l’évidence, il n'était ni nécessaire ni approprié dans ce cas précis. 

Nikon décrit ainsi l'utilisation de ses objectifs grand angle: "En photographie courante, ces objectifs sont utilisés pour produire des effets dramatiques en raison de leur 'déformation' artificielle." 

Quand un photographe de presse déforme une photo de cette manière, il déforme l'événement qu'il transmet d'une façon soi-disant objective. C’est une violation de l'éthique journalistique. 

Maintenant, que s'est-il produit dans cette maison? La légende de l'AFP, sous la photo, donne à penser que cette femme a quelque chose à voir avec la ceinture d’explosifs. On l'a simplement trouvée "dans sa maison", que Tsahal, apparemment, a détruite sans pitié. 

Mais, le Jerusalem Post a relaté le contexte indispensable, qui a été entièrement omis par l’AFP. Sur la foi de renseignements, Tsahal a arrêté le mari de cette femme, qui a alors admis qu'il avait projeté de perpétrer une explosion-suicide avec une ceinture d’explosifs qu'il avait cachée sous le lit de son bébé (une fille). 

Les soldats se sont précipités à l’intérieur de la maison, ont évacué ses habitants et ont fait sauter les explosifs en toute sécurité. La déflagration a causé l’effondrement du premier étage – preuve de la puissance de sa charge, destinée à massacrer des civils israéliens. 

Ainsi, un événement qui illustre, une fois de plus, l'effroyable utilisation palestinienne d’enfants comme boucliers humains, à des fins terroristes [ici, dissimulation d'explosifs à proximité d'un bébé] et la qualité du renseignement israélien, (sous la menace incessante de la terreur), est déformé par les objectifs photographiques et les auteurs des descriptions des clichés de l'AFP, qui le présentent comme un acte "d'agression israélienne impitoyable" de plus. 

Un cas classique de déformation médiatique anti-israélienne. 

A propos des photographes de presse, la porte-parole de Tsahal, Sharon Finegold, a récemment déclaré que 90% des images de presse en provenance des zones palestiniennes sont prises par des photographes palestiniens (tel Atta Hussein, de l'AFP, cité ci-dessus). Finegold croit que cela joue un rôle important dans la déformation générale de la couverture du conflit.

 

Jérusalemplus.TV

Gaza : vérités sur une guerre 

 

 

C’est un journaliste qui a découvert le pot aux roses. Il se nomme Patrick Martin, et il était l’envoyé spécial dans la Bande de Gaza du quotidien canadien The Globe and Mail. Ainsi qu’il le relate dans un article publié le 29 janvier 2009, il a fait ce que ses collègues ont négligé de faire : il a vérifié les informations.


L’article commence par un rappel de la nouvelle qui a choqué le monde entier, le 6 janvier 2009 : « Une école de l’ONU a été attaquée par l’armée israélienne ; 43 civils palestiniens ont été tués ». Trois semaines après, Patrick Martin est sur les lieux, à Jabalya, et il interroge les témoins.

Un enseignant de l’école – qui refuse de donner son nom, parce que l’UNRWA, l’agence des Nations unies à qui appartient cette école, a interdit au personnel de parler aux journalistes – témoigne que personne n’a été tué à l’intérieur du bâtiment ; il y a eu des morts, dit-il, mais c’est dans la rue, à une trentaine de mètres de là. Un autre témoin, qui était dans la rue au moment des faits, indique l’endroit précis où les obus sont tombés. Il y a eu trois tirs, dit-il, qui ont fait des victimes dans la rue. Mais ni lui, ni aucun autre témoin, n’établit de lien entre ces tirs et la présence d’une école à proximité, et nul ne prétend que cette école aurait été frappée.

Interrogé par Patrick Martin, le responsable de l’UNRWA pour la Bande de Gaza, John Ging, admet que « personne n’a été tué dans l’école ». Il l’aurait même déclaré à l’époque : « Vérifiez mes déclarations, dit-il. Je n’ai jamais dit que quelqu’un avait été tué dans l’école. Nos responsables n’ont jamais prétendu une telle chose. » Ces affirmations tardives de M. Ging sont, nous le verrons, sujettes à caution.

L’article de Patrick Martin passe presque inaperçu. En effet, le monde entier est persuadé que l’école a été « attaquée » par les Israéliens, et que cette attaque a causé plus de 40 morts à l’intérieur de l’école. Le rectificatif publié par le journal canadien est donc inaudible.

Il faut attendre un peu plus d’une semaine pour qu’un autre journaliste, Griff Witte, envoyé spécial du Washington Post, revienne sur le sujet. Son article, publié dans le grand quotidien américain le 7 février, a pour titre : « Les Nations unies disent que l’école de Gaza où il y a eu 43 morts n’a pas été frappée par des tirs israéliens ».

Un titre absurde, totalement incohérent. S’il y a eu 43 morts dans l’école (« School in Gaza Where 43 Died »), comment n’aurait-elle pas été touchée ? Le titreur, à la rédaction du Washington Post, est manifestement trop prisonnier d’un « narratif » qui, à cette date, a exactement un mois, pour voir la contradiction entre les deux informations : celle du journaliste, selon laquelle l’école n’a pas été touchée, et celle que tous les médias ont véhiculée pendant un mois. Une difficulté partagée par tous ses confrères, puisqu’à quelques exceptions près les médias ne feront pas écho à ces révélations. (La presse française observe là-dessus un mutisme quasi total, mais elle n’est pas la seule.)

On remarque encore que l’article du Washington Post se réfère à des sources de l’ONU. L’article de Patrick Martin du 29 janvier n’est même pas évoqué. Ce n’est pas très confraternel, mais c’est surtout, semble-t-il, l’expression d’une certaine gêne. Car, si le « massacre dans une école » relaté par tous les médias depuis un mois, sur la foi des déclarations de l’ONU, n’a pas eu lieu, peut-être d’autres informations de source identique doivent-elles être vérifiées elles aussi ? En attribuant la rectification à John Ging, alors que ce dernier ne s’était jamais exprimé à ce propos avant d’avoir été interrogé par Patrick Martin, le journaliste américain rassure ses lecteurs, ses éditeurs et sans doute lui-même : inutile de chercher plus loin, puisque l’ONU dit toujours l’exacte vérité.

D’autre part, John Ging déclare à Griff Witte que les victimes sont des Palestiniens qui avaient trouvé refuge dans l’école, et qu’au moment des tirs ils étaient sortis dans la rue. Le raccourci situant les morts dans l’école était donc un peu hâtif, mais, dit-il, substantiellement pas si éloigné de la réalité. Une affirmation contestable, elle aussi.

À ce stade, un bref retour en arrière s’impose.?

Lorsque la nouvelle fait les gros titres des médias du monde entier, début janvier, il y a déjà des centaines de victimes palestiniennes.?Mais cette nouvelle-là fait sensation, à cause du mot d’« école ». On imagine des enfants dans les salles de classe, pris sous les bombes. Or il s’agit là d’un bâtiment qui, en temps normal, sert effectivement d’école, mais qui en ces temps de guerre n’est rien d’autre qu’un lieu où des civils se sont rassemblés pour fuir les combats. Parler d’« école », c’est induire – sciemment ou non – dans l’esprit des lecteurs et des auditeurs l’idée d’un massacre d’enfants. Une idée fausse, en tout état de cause.

De plus, préciser qu’il s’agit d’une « école de l’ONU », c’est conférer au bâtiment une sorte de dimension extra-territoriale, quasiment diplomatique, accentuant ainsi le caractère choquant de l’attaque. Or il s’agit tout simplement d’une école de l’UNRWA, institution certes onusienne mais établie depuis des lustres à Gaza où elle emploie des personnels locaux, et qui ne se distingue guère que par son financement.

La manière dont est rapporté l’événement joue ici un rôle déterminant : une frappe israélienne aurait « visé » l’école. Même si l’intentionnalité n’est expressément affirmée que dans les médias arabes et, chez nous, dans les milieux les plus militants, elle est partout sous-jacente. Tsahal aurait, dit-on ou croit-on, délibérément attaqué l’école. N’est-ce pas la preuve que l’État juif s’acharne à tuer les enfants de Gaza ?

À l’origine de tout cela, il y a (contrairement à ce qu’affirmera M. Ging au journaliste canadien) des affirmations en provenance de l’ONU. Le 6 janvier 2009, le très officiel Service d’information des Nations unies publie un communiqué intitulé « Gaza : Le bombardement d’une école de l’ONU par Israël fait au moins 30 morts », et dont voici les premières lignes :

« L’explosion d’obus de mortier israéliens tombés mardi sur une école de l’ONU près de camp de Jabalya à Gaza a fait au moins 30 morts et 50 blessés, une attaque qui a été fermement condamnée par le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon. “Trois obus de mortier sont tombés sur l’école de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) qui servait de refuge à des Palestiniens du camp de Jabalya”, a précisé mardi John Ging, responsable humanitaire de l’UNRWA, lors d’un point de presse vidéo depuis Gaza. »

Aucun doute, donc : il s’agit d’une « attaque » (et non d’une frappe accidentelle), et les obus, selon M. Ging, « sont tombés sur l’école » (ce qui signifie qu’elle a été touchée de plein fouet). L’ONU, supposée impartiale, ayant elle-même diffusé cette version, les médias et les hommes politiques la reprendront spontanément.

Dès le 6 janvier, l’Agence France Presse publie une dépêche qui commence par ces mots : « Le président français Nicolas Sarkozy a estimé mardi soir que l’attaque israélienne contre une école de Gaza qui a provoqué la mort d’une quarantaine de personnes qui s’y étaient réfugiées ne faisait que “renforcer” sa “détermination à ce que tout ceci s’arrête” ».

On ne sait pas si l’affirmation qu’il s’agit d’une « attaque israélienne contre une école de Gaza » est attribuée par l’AFP au président français. En tout cas, l’agence croit pouvoir ajouter : « Au moins 40 personnes qui s’étaient réfugiées dans une école gérée par l’ONU dans le nord de la bande de Gaza ont été tuées mardi dans une attaque israélienne dans le périmètre de l’établissement, selon des sources médicales palestiniennes ».

Tous les médias français reprennent cette version des faits, ainsi que leurs confrères internationaux – y compris la presse israélienne. Certains en rajoutent, comme l’édition électronique du JDD qui, reprenant une dépêche de l’AFP, annonce « Gaza : Carnage dans une école » et souligne, citant John Ging, que « que le drapeau des Nations unies flottait au-dessus du bâtiment quand celui-ci a été frappé ».

La palme, au sein de la presse française, revient sans aucun doute au quotidien communiste L’Humanité. Celui-ci, dans son édition du 7 janvier, décrit l’attaque israélienne contre l’école dans pas moins de cinq articles différents. Et il ne se contente pas de rapporter l’information brute : il enjolive, il ajoute des adjectifs, il crée une véritable dramaturgie autour de l’événement.

Cela commence par un article de Hassan Zerrouky intitulé « Gaza. L’école de l’ONU bombardée », avec pour sous-titre « Plus de 40 civils réfugiés dans l’établissement ont été tués par les tirs de chars israéliens », qui commence ainsi :

« Deux obus tirés hier par des chars israéliens sur une école administrée par l’ONU à Jabalya au nord de la bande de Gaza ont fait un carnage : plus de quarante personnes ont été tuées et plusieurs dizaines ont été blessées dont un grand nombre d’enfants. »

L’envoyé spécial du journal, Pierre Barbancey, indique pour sa part : « au moins quarante personnes ont été tuées dans un raid aérien israélien à Gaza, dans une école de l’UNRWA », et dans un second article il évoque « la mort de plus de 40 Palestiniens, réfugiés dans une école de l’ONU et fauchés comme on coupe de la viande par quatre roquettes israéliennes » (le lendemain, M. Barbancey soulignera que « l’émotion causée par le massacre de quarante civils dans une école de l’ONU, mardi, n’a pas vraiment ébranlé les volontés destructrices des dirigeants israéliens »). On observe au passage que la confusion règne dans les colonnes de ce journal, puisqu’un article attribue la frappe israélienne à une attaque de chars et un autre à un raid aérien (les deux explications sont d’ailleurs inexactes).

Pour faire bonne mesure, un autre article de L’Humanité du 7 janvier rappelle que « 43 personnes ont été tuées et plus de 100 blessées dans une attaque israélienne contre une école de l’ONU ». Enfin, l’éditorial de ce jour, signé Patrick Apel-Muller, précise que « des dizaines de morts ont été relevés dans les ruines d’écoles gérées par l’ONU ».

Que s’est-il passé réellement passé, ce 6 janvier 2009 à Jabalya ? Deux choses sont certaines : il y a eu des tirs israéliens, mais ceux-ci n’ont pas touché l’école. En réponse aux questions des journalistes, le porte-parole de Tsahal a déclaré, ainsi qu’il le fait toujours en pareil cas, qu’une enquête interne est en cours. Cependant, des informations parallèles ont fait état d’une riposte israélienne à des tirs palestiniens.

Une confusion s’est alors créée dans les esprits. Les tirs palestiniens provenaient-ils de l’école ? Certaines sources – y compris, semble-t-il, des porte-parole israéliens – auraient d’abord soutenu cette thèse. Une thèse d’autant plus crédible que des films aériens datant de 2007, communiqués par Tsahal à des journalistes (parmi lesquels notre collaborateur Bernard Edinger) bien avant le déclenchement de l’offensive israélienne sur la Bande de Gaza, montraient clairement des miliciens palestiniens tirant des obus de mortiers sur le territoire israélien depuis la cour intérieure d’une école.

En réponse, les porte-parole de l’ONU déclarèrent qu’aucun tir n’avait été effectué, ce jour-là, depuis l’école de Jabalya. Ils avaient raison sur ce point précis. Cependant, la manière même dont ils présentaient leur argumentation revenait à perpétuer dans les esprits la version (fausse) selon laquelle c’est l’école elle-même qui avait été touchée.

Prenons par exemple cet entretien avec « John Ging, responsable de l’ONU à Gaza », mis en ligne le 7 janvier sur le site internet du Monde. À la question « Vous avez demandé l’ouverture d’une enquête internationale après le bombardement d’une école gérée par l’ONU. Que s’est-il passé exactement ? », John Ging répondait : « Il y avait 350 familles de réfugiés à l’intérieur, et des tirs tout autour de l’école. Quarante personnes ont trouvé la mort, cinquante-cinq ont été blessées, presque exclusivement des civils. Il faut déterminer ce qui s’est passé. Israël affirme que des militants tiraient depuis l’école. Mais nous, aux Nations unies, sommes convaincus que ce n’est pas le cas car ces écoles sont sous notre contrôle. » Tout en démentant que des tirs aient été effectués ce jour-là depuis l’école, John Ging entérinait la version, contenue dans la question de l’interviewer, selon laquelle les Israéliens auraient procédé au « bombardement d’une école ».

Pendant ce temps, l’enquête interne – qui est de règle pour tout incident ayant causé des victimes – se poursuivait au sein de Tsahal. Selon les premiers résultats de cette enquête, rapportés dès le 11 janvier par le quotidien israélien Haaretz, trois obus de mortier avaient été tirés par une unité israélienne de parachutistes, suite à des tirs de roquettes effectués non pas depuis l’école mais depuis la cour d’une maison proche de l’école.

Ce mode d’intervention était une faute, disent les officiers interrogés par Haaretz, car bien que les obus de mortiers israéliens aient un guidage par GPS ils sont trop imprécis pour être utilisés dans une zone densément peuplée. En fait, il était prévu que l’armée de l’air attaquerait la source des tirs ; mais, pour des raisons opérationnelles non indiquées, cette action aérienne n’a pas été possible et les parachutistes ont eu recours aux mortiers.

Les conclusions définitives de l’enquête ne seront connues qu’à un stade ultérieur. Il est déjà établi, cependant, qu’à aucun moment le bâtiment de l’école n’a été visé par les tirs israéliens.

Un événement tragique, donc, comme il en survient dans toutes les guerres, et qui en l’occurrence semble bien avoir été déclenché par une activité militaire du Hamas au sein d’un quartier d’habitation. Cela était lisible dès le 11 janvier dans le quotidien Haaretz.?Mais on n’a pas voulu le lire, parce qu’on ne voulait pas savoir autre chose que ce qui avait été dit et répété à satiété : les Israéliens tirent sur les écoles.

Un autre sujet d’interrogation est le nombre des victimes. Les premiers chiffres, de source palestinienne et aussitôt relayés par tous les médias internationaux ainsi que par les services de l’ONU, font état de plus de 40 morts. Dans l’article du Washington Post évoqué plus haut, un porte-parole palestinien maintient le chiffre d’« au moins 43 morts ». Aucune investigation n’a été faite pour vérifier ces chiffres – tout comme, il est vrai, nul n’a vérifié, avant Patrick Martin, si l’école avait effectivement été touchée.

Selon le colonel Moshé Lévy, qui, en tant que commandant du Service de coordination et de liaison, est responsable des relations de Tsahal avec la Bande de Gaza, 12 personnes ont été tuées dans l’incident du 6 janvier. Un article de Yaakov Katz, paru le 15 février 2009 dans le quotidien israélien anglophone The Jerusalem Post, cite les propos du colonel Lévy : « Dès le début, le Hamas a affirmé que 42 personnes avaient été tuées. Mais nous pouvions voir, par nos moyens de surveillance [il s’agit sans doute des drones israéliens qui survolaient la Bande de Gaza tout au long de l’opération, ndlr], que seules quelques civières avaient été apportées pour évacuer des gens. »

Ensuite, dit Moshé Lévy, le Service de coordination et de liaison a contacté le ministère palestinien de la santé pour obtenir les noms des morts. « Ils nous ont dit que le Hamas cachait le nombre des morts. » En fin de compte, Tsahal a établi une liste nominative de toutes les victimes de l’opération de Gaza. Selon Moshé Lévy, cette liste comprend 12 personnes tuées ce jour-là à proximité de l’école de Jabalya : neuf miliciens du Hamas et trois non-combattants.

Il faudra attendre quelques temps encore, avec la publication de divers rapports et contre-rapports, pour que l’on ait une idée un peu plus précise de ce qui s’est passé dans la Bande de Gaza tout au long de l’opération, et en particulier le 6 janvier à Jabalya. Une chose semble certaine : l’école n’a été ni visée ni touchée. Quel que soit le nombre des victimes (43 ou 12), et quelle que soit leur identité (combattants ou non-combattants), le « massacre de l’école » n’existe pas. Et cela, on aurait pu le savoir assez tôt si les médias n’avaient été induits en erreur par les communiqués des Nations unies.

Il est vrai que, pour certains organes de presse, l’argument de l’école palestinienne est venu à point nommé pour étayer une diabolisation des Israéliens. On a vu ce qu’il en était de L’Humanité, le 7 janvier. Au Monde diplomatique, on n’a pas tardé à emboîter le pas. Dès le 8 janvier 2009, le directeur adjoint du mensuel, Alain Gresh, évoquait dans son blog « l’école bombardée par l’armée israélienne le 6 janvier ». Dans l’édition « papier » du journal (février 2009), c’est son directeur, Serge Halimi, qui rappelle qu’« une école palestinienne transformée en refuge des Nations unies » a été « bombardée ». Le 6 février, le blog du Monde diplomatique consacré à l’information, tenu par Marie Bénilde, continue à parler du « bombardement d’une école de Jabalya administrée par l’ONU ».

Emporté par cette vague, il n’est jusqu’au ministre des affaires étrangères Bernard Kouchner qui n’ait évoqué, dans une tribune publiée le 29 janvier 2009 par le quotidien International Herald Tribune, « les bombardements ayant visé le 6 janvier 2009 des écoles de l’UNRWA ». Le mot « visé » est ici lourd de sens : M. Kouchner, ou le fonctionnaire qui a soumis ce texte à sa signature, a-t-il bien songé à ce qu’il y a d’infamant dans l’accusation selon laquelle l’État d’Israël aurait « visé », donc délibérément cherché à frapper, une « école » en tant que telle ?

Quant à l’ONU, qui fut la première à diffuser la fausse information, elle attend début février pour publier un rectificatif.?Dans le bulletin du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (plus connu sous son nom et son acronyme anglais : Office for the Coordination of Humanitarian Affairs, ou OCHA) qui couvre les événements à Gaza durant la période du 30 janvier au 2 février, on trouve une « clarification » selon laquelle l’école n’a pas été touchée. De manière pas très honnête, les fonctionnaires onusiens affirment qu’ils ont publié une information correcte le 6 janvier, et que leur langue a fourché le 7 janvier. Or il suffit de lire le communiqué du Service d’information des Nations unies, daté du 6 janvier, pour y trouver, déjà, la fausse information.?Qui donc a « désinformé » le Service d’information ?

Au risque de nous répéter : l’important ici n’est pas que les journalistes et les autres acteurs de la communication aient su ou non, en temps réel, ce que publiait Haaretz le 11 janvier, et ce que publiait le Globe and Mail le 29 janvier. L’important est qu’à partir de données lacunaires ils ont tous « brodé » dans le même sens, de sorte qu’une possible erreur de tir a pris la forme d’un « bombardement ».

Le 12 février encore, l’hebdomadaire Le Nouvel Observateur publie une correspondance de Gaza, signée Christophe Boltanski, qui rappelle comme un fait avéré le « bombardement d’une école de l’ONU ». Si ces mots ont pu paraître deux semaines après l’article du Globe and Mail établissant que l’école n’a pas été bombardée, cela signifie que la cause est entendue : le mythe de « l’école bombardée » survivra à l’épreuve de la réalité. Et, avec lui, le mythe selon lequel les Israéliens s’en sont pris délibérément aux écoles de Gaza.

Or, qui dit « école » dit « écoliers ». Voilà donc les Juifs israéliens renvoyés, dans un imaginaire collectif qui est plus fort que les démentis des enquêteurs, à leur fonction ancestrale de dévoreurs d’enfants.


Un « témoignage » pour le moins étrange

Dans cette affaire, l’erreur de la plupart des journalistes est compréhensible (dans un premier temps du moins), car ils sont tous alimentés par les mêmes sources.?Mais il est des erreurs qui, rétrospectivement, peuvent paraître étranges.?

Ainsi, le journaliste palestinien Radjaa Abou Dagga, correspondant de France 24 à Gaza. Radjaa Abou Dagga est également correspondant du quotidien régional Ouest France. Le 7 janvier, Ouest France publie le « témoignage exclusif » de son correspondant.?

Après une introduction où on lit que « deux obus de chars israéliens ont détruit un local de l’Onu dans lequel une centaine de personnes avaient trouvé refuge », le journal donne le témoignage de son correspondant, qui « était sur place avec des ambulanciers quelques minutes après le drame ». Voici ce que dit Radjaa Abou Dagga :

« J’étais en reportage depuis le matin avec des ambulanciers. Nous nous trouvions à l’hôpital de Kamel Adwan. (…) En début d’après-midi, on s’est dirigé vers le quartier de Jabaliyah parce qu’une colonne de fumée s’élevait de cette direction.

On est arrivé dans une boucherie.

Des bombes ou des obus, on ne savait pas alors qu’il s’agissait de deux obus de chars, avaient désintégré une école gérée par l’Onu dans le quartier de Fakhoura.

Dans ce bâtiment, des civils des villages du nord avaient trouvé refuge. C’était la panique. (…) »

La scène était sans aucun doute épouvantable, et on ne saurait tenir rigueur au journaliste de parler d’« obus de chars » alors que nous savons aujourd’hui que c’étaient des obus de mortiers. Mais comment expliquer, s’agissant d’un témoin oculaire, son affirmation selon laquelle ces obus avaient « désintégré une école » ? Il se trouvait, dit-il, juste devant l’école.?Il ne pouvait donc pas ne pas voir que, non seulement l’école n’avait pas été « désintégrée », mais qu’elle était absolument intacte, puisqu’elle n’avait pas été touchée par les obus (seuls des éclats isolés ont volé dans la cour de l’école, blessant quelques personnes).

Un témoignage « exclusif », vraiment…


Extrait du dossier « Gaza : vérités sur une guerre » paru dans L’Arche, le mensuel du judaïsme français (numéro spécial 609-610, daté de février-mars 2009)

----------------------------------.Myriam Esther

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DURBAN II OU LA DANSE DU VENTRE 1 !

       Le colonel Kadhafi ne défendra pas les droits de                             l’homme mais l’Islam

PAR JEAN-CLAUDE BUHRER,
Jean-Claude Buhrer, ancien correspondant du «Monde» à l’ONU, montre que les pays arabes utilisent l’Alliance des civilisations pour promouvoir la puissance de l’Islam

Le colonel Kadhafi a donné un avant-goût de ce que promet la deuxième réunion de Durban sur les droits de l’homme, dont le comité préparatoire est précisément présidé par la Libye, avec l’Iran parmi les vice-présidents. Dans un discours prononcé le 12 mars à Nouakchott en Mauritanie, le guide libyen a pris des accents prophétiques non pas pour évoquer les droits de l’homme, mais «l’universalité de la religion musulmane».

Selon le président libyen, «le Coran démontre qu’il n’existe pas de divergences entre l’islam et Moïse ainsi que ses proches fidèles, parce qu’ils étaient des musulmans. S’ils avaient vécu du temps de Mahomet, ils auraient cru en lui, tout comme il n’existe pas de problème avec Jésus et les autres prophètes, étant tous des musulmans et Mahomet le sceau des prophètes.» Si discorde il y a, a-t-il ajouté, elle se situe «entre nous et ceux qui ont refusé de suivre Mahomet, qui est un messager des juifs, des chrétiens et de toute l’humanité». Dans la foulée, le dictateur libyen a encore invité ses coreligionnaires à instituer un «calendrier musulman à l’image des chrétiens», reprenant une revendication de «scientifiques» et autres dignitaires de l’islam réunis l’an dernier au Qatar lors d’une conférence intitulée: «La Mecque, Centre du Monde, Théorie et pratique». A cette occasion, ils ont appelé à remplacer l’heure GMT du méridien de Greenwich par celle de la Mecque, alléguant que cette ville saoudienne est le vrai centre du monde par «la volonté d’Allah» comme la «science moderne en a enfin fourni la preuve». (Dali plaçait le centre de l’univers à la gare de Perpignan.)

S’érigeant en défenseur de l’islam, le nouveau président de l’Union africaine a fait valoir qu’il est du devoir de chaque musulman de fortifier la religion et de la propager partout dans le monde. D’ailleurs, il n’a pas manqué de citer la grande contribution de la Mauritanie à la diffusion de l’islam en Afrique de l’Ouest et du Centre, se gardant bien de parler du sort des Noirs maintenus en esclavage par les Maures et toujours victimes de discrimination raciale dans son propre pays. Abordant l’avenir de l’islam en Europe, le colonel Kadhafi s’est félicité de sa progression croissante avec la présence de millions de musulmans, alors que le nombre de non-mahométans est en régression et que «la dynamique des conversions à l’islam se poursuivra avec l’entrée de la Turquie, de l’Albanie et de la Bosnie-Herzégovine dans l’Union européenne». Quant à l’Afrique et à l’Asie, estime le dirigeant libyen, «elles s’orientent peu à peu vers l’islam, sonnant ainsi la fin de certaines religions appelées à être remplacées par l’isla  m, quoi que disent les polythéistes et les incrédules».

A entendre le colonel Kadhafi, on est bien loin des illusions entretenues par les promoteurs de l’Alliance des civilisations, cette initiative lancée conjointement par le premier ministre turc Recepp Erdogan et son collègue espagnol José Luis Zapatero suivant une idée de l’ancien président et hodjatoleslam iranien Khatami d’un dialogue entre l’islam et l’Occident. Placé sous l’égide de l’ONU en 2005, ce regroupement a connu une nouvelle consécration avec l’inauguration en grande pompe à la veille du 60e anniversaire le 10 décembre dernier de la Déclaration universelle des droits de l’homme au Palais des Nations à Genève, d’une nouvelle salle entièrement rénovée aux frais de l’Espagne et baptisée «Conseil des droits de l’homme et de l’Alliance des civilisations». Comme si cette dernière devait prendre le pas sur un système des droits de l’homme de plus en plus mis à mal et vidé de sa substance…

C’est dans ce contexte de remise en cause de l’universalité des droits de l’homme que l’Organisation de la conférence islamique (OCI), forte de 57 membres sur 192 à l’ONU, s’active à faire entrer la religion dans les instances internationales et à imposer des normes anti-blasphème restreignant la liberté d’expression sous couvert de lutte contre «l’islamophobie» et la diffamation des religions, à commencer par l’islam. La même présidente libyenne du comité préparatoire de Durban II s’était déjà distinguée alors qu’elle dirigeait en 2003 la Commission des droits de l’homme qui a sombré dans le discrédit, en s’adressant à l’assemblée par ces pieuses paroles: «Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux, je vous salue avec les salutations de l’islam, que la piété de Dieu vous entoure.» Comme si elle se prenait pour une envoyée du ciel. A la fin de la session, Mme Najat al-Hajjaji, avait manœuvré avec ses compères de l’OCI pour empêcher tout débat sur une résolution réclamant la fin des discriminations contre les homosexuels. D’abord en reléguant la question au dernier point de l’ordre du jour, puis en acceptant une suspension de séance pour permettre aux délégués musulmans d’aller faire leur prière, avant de clore la session et d’enterrer ce sujet litigieux.

Avec la bénédiction de la Jamahiriya arabe libyenne du colonel Kadhafi et de l’Iran des ayatollahs, Durban II est décidément bien mal parti. Les démocraties sauront-elles se ressaisir avant qu’il ne soit trop tard, ou accepteront-elles sans broncher de servir de caution aux desseins des dictatures, quitte à se renier et à boire le calice jusqu’à la lie?

transmis par Victor Perez

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